Balade

Eléa le fixa.

"Ben non, justement. Alya m'a clairement dit "Thomas m'a dit que si vous râliez, mademoiselle, d'aller le voir lui."

Ah oui, il avait dit cela. En effet. il la regarda, maudissant ces paroles qu'il avait dit à Alya.

"J'ai effectivement dit cela. Et bien, vous auriez pu le deviner seule. Est-ce la colère qui fait baisser votre jugeote?"

Eléa le regarda et haussa un sourcils.

"Ce qui me mets en colère, c'est que vous donniez vôtre sang."

Thomas haussa un sourcils.

"alors, non. Je ne l'ai pas donné. Je l'ai vendu."

C'était une nuance importante.

Eléa se tapota le front.

"Oui, si vous voulez. Mais il n'empêche que vous donnez vôtre sang à une vampire."

Thomas hocha gravement la tête.

"Oui. En connaissance de cause et en sachant  à qui allait ce sang."

C'était sûr, elle le prenait pour un abruti. 

Eléa souffla.

"Oh et puis, faites ce que vous voulez.. mais si vous tombez malade, ne venez pas vous plaindre que c'est de ma faute."

Thomas leva les yeux vers le plafond.

"Vous pensez que votre servante m'a pris une dose déraisonnable? Elle est même resté pour me forcer à manger ensuite! "

Et Thomas commençait à s'agacer qu'on l'infantilise de la sorte. 

Eléa le regarda et souffla.

"Très bien... je capitule."

Thomas la regarda, toujours avec sévérité. 

"Et en plus, vous savez directement la provenance de votre sang. Je suis en bonne santé et je vous offre... un bon repas."

Il n'aurait jamais pensé dire une chose pareil. Vraiment, jamais. 

Eléa le regarda.

"Très bien... faites ce qu'il vous plait."

Thomas voulait retirer ce qu'il venait de dire. Un repas! Il avait servir de repas à un vampire.Il avait de rire tellement la situation lui paraissait ahurissante. 

"Est-ce que cela vous dérange?"

"Oui ! Car je ne vous vois pas comme un repas !"

Elle était en colère.

Thomas la regarda et cette phrase lui fit plus plaisir qu'il ne le pensait.

"Bien sûr que non. Je suis un met d'exeption, un repas succulent", se moqua-t-il. 

Quand elle entendit ça, Eléa le gifla et partit alors vers la porte. Cela en était trop pour elle, elle refusait d'entendre ça.

Thomas écarquilla les yeux et se massa la joue. Elle aurait pu lui décrocher la mâchoire avec une telle force ! Il la rattrapa et lui bloqua le passage en la plaquant avec violence contre le mur.

"Que venez-vous de faire?" demanda-t-il avec lenteur et colère. 

Elle fut surprise. Elle n'arrivait plus à bouger car Thomas le tenait bien. Si elle n'était pas une vampire, elle aurait eut mal au dos.

"Je viens de vous gifler !"

Thomas la regarda, une lueur de fureur dans le regard. Il ne la lâchait pas.

"Je vous taquinais. Et vous m'avez giflé", répéta-t-il avec lenteur. 

Eléa fuit le regard de Thomas.

"Désolée... mais je n'aime pas ce genre de taquinerie..."

Sans la lâcher, Thomas rapprocha son visage du sien, cherchant son regard. Le siens brûlait de colère.

"Et bien, utilisez des mots. Vous avez des manières bien civilisées, non ?"

Les poings, c'était plutôt lui... bien qu'il ne soit pas du genre à tout casser à la moindre contrariété. 

Eléa ne s'était plus sentit prise au piège depuis longtemps. Elle éloigna son visage de celui de Thomas.

"Mes manières civilisées s'envolent avec des mots aussi rudes."

Aussi rudes? Elle en avait de bien bonnes dis donc ! Alors qu'elle cherchait à éloigner son visage, Thomas rapprocha encore le sien pour ne pas la laisser filer.

"Je n'ai proféré aucune insulte."

Eléa tenta encore d'éloigner son visage comme elle pouvait. 

"Arrêtez ça..."

Thomas la regarda.

"Sinon quoi?"

Il était si près qu'elle pouvait sentir son haleine contre sa joue. 

Eléa ne pouvait plus bouger.

"Mais rien... Arrêtez ça, c'est tout."

Thomas secoua négativement la tête. Il avait la joue rouge suite à la gifle d'Eléa. Elle n'y était pas allée de main morte.

"Non."

Il s'était placé de manière à ce qu'Eléa ne puisse plus bouger, maintenant les bras de la vampire au-dessus de sa tête. 

Eléa n'arrivait vraiment plus à bouger, elle fut surprise par la force de Thomas pour la maintenir ainsi. Même le visage d'Eléa était désormais bloqué avec ses bras au dessous de sa tête, tenu par une main puissante.

A force d'affronter des vampires, Thomas avait développé une force impressionnante. Cela aurait fait bien longtemps qu'il aurait été réduit en miettes sinon.

"Alors? Qu'est-ce que vous fait de vous sentir impuissante?"

Il avait aussi bloqué ses jambes avec les siennes afin d'éviter tout coup de genou stratégique... 

Eléa le regarda alors, le fusillant du regard.

"Vous aimez me voir si impuissante ?"

Thomas la regarda droit dans les yeux. Il cligna des yeux. Est-ce qu'il appréciait d'avoir le dessus sur elle? Sur une vampire? Oui, c'était énivrant. 

"La réponse ne vous plaira pas... et vous voudrez de nouveau vous montrer violente. "

Eléa respirait un peu plus fortement et sa poitrine se soulevait et s'abaissait au rythme de sa respiration.

"Donc c'est oui..."

Thomas était très proche d'elle. Il fronça les sourcils. Est-ce qu'elle était en train d'hyperventiler? Elle n'allait pas perdre connaissance? 

"Donc c'est oui", répéta-t-il pour le lui confirmer. 

Eléa commença à gigoter.

"Bon, maintenant arrêtez ça..."

Thomas la sentit commencer à se tordre comme une aiguille. Il avait encore moins envie de la relâcher et de s'éloigner. Il avait la trace de la main d'Eléa sur sa joue encore rouge. 

"Non."

Il n'en avait pas fini avec elle. Si jamais il la laissait, il savait qu'elle partirait... et, peut-être qu'elle lui mettrait une deuxième gifle ou qu'elle lui donnerait d'autres coups. Il ne savait pas quelle option était la plus probable. 

Eléa bougea un peu plus, elle n'aimait pas cette position de faiblesse même si en face d'elle c'était Thomas.

"Lâchez moi, Thomas."

Thomas grimaça. Il avait du mal à la garder en place alors qu'elle bougeait dans tous les sens. Et vu la manière dont ils étaient placés, cela faisait de l'effet à son corps. Il jura mentalement. 

"Cessez de bouger!"

Il voyait bien qu'elle n'aimait pas être dans cette position de faiblesse. C'était une situation inhabituelle pour elle... une vampire avec une force incroyable. Elle avait un contrôle sur toute sa vie et c'était elle qui dirigeait chaque aspect de sa vie. 

"Alors lâchez moi...."

Elle continua un peu, mais finit par capituler alors ne bougeant plus. La proximité du corps et l'odeur de Thomas l'envoutaient petit à petit.

Du côté de Thomas, il sentait le parfum de la vampire depuis plusieurs minutes et il se disait qu'elle sentait agréablement bon... et il adorait savoir qu'il avait du pouvoir sur elle. Thomas l'écouta en fixant ses lèvres du regard. Il n'était pas bien loin d'elles... s'il se penchait encore un peu... 

Eléa savait très bien ce que ce genre de situation pouvait emmener.

"M'entendez vous, lâchez moi..."

Thomas hésita. Il avait encore les idées assez claires. Une voix dans sa tête lui disait se reculer et de laisser Eléa tranquille. Mais son corps ne bougez pas. 

"Est-ce vraiment ce que vous voulez ?" murmura-t-il. 

Bien qu'il la maintienne avec force, le ton de sa voix n'émettait plus d'animosité. 

Eléa fut surprise de la question. Était-ce vraiment ce qu'elle voulait ? Elle fut tellement décontenancée, qu'elle ne répondit pas immédiatement. Elle finit par dire un petit "oui".

Thomas attendit sa réponse qu'il trouva terriblement longue à arriver. Ce "oui" formulé par Eléa le fit serrer la mâchoire. Il la relâcha immédiatement, s'éloignant d'elle et lui tourna le dos. 

"Alya doit se demander pourquoi vous ne revenez pas", grogna-t-il.  

Eléa le regarda, lui tournant le dos. Elle prit sa cape et se dirigea vers la porte. Elle ne dit rien, mais absolument rien du tout et ouvrit la porte pour partir.

Thomas ne se retourna pas et attendit d'entendre la porte de son appartement se refermer pour s'affaler dans son canapé. Il se passa une main devant son visage, jurant contre lui-même et contre Eléa. Puis, il jura contre tout ce qu'il pouvait. 

Eléa partit et vagabonda dans les rues, avant de rentrer à la cachette. Elle savait très bien ou cette situation allaient les mener. 

Thomas se leva pour aller prendre une douche glacée afin de remettre ses idées en place. Il détestait Eléa pour l'attirance qu'elle lui faisait ressentir. Et il se détestait encore plus d'agir comme un abruti sans cervelle. 

Eléa rentra alors et s'occupa des enfants comme si de rien était. Mais Alya vit qu'elle n'était pas dans son état normal. Mais elle ne posa pas de question.

Thomas se coucha tôt ce soir-là. Mais il trouva difficilement le sommeil. Dès qu'il fermait les yeux, il avait l'impression de sentir le parfum d'Eléa et il revoyait les expressions de son visage tandis qu'il la maintenant entre le mur et lui et il se rappelait aussi la façon dont elle tentait de se dégager.... Quel minable. Il n'aurait jamais dû la bloquer de la sorte. 

Eléa sortit dans la nuit, elle n'avait pas la tête à dormir et devait effectuer un travail. Comme les chasseurs étaient tous protégés, c'était elle qui faisait le boulot. Elle fit ce qu'elle devait faire, mais ayant la tête ailleurs, elle se fit blesser. 

Thomas tournait et se retournait sans son lit, reminant d'agacement contre tout ce qui lui venait en tête.